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Je suis enseignant à Marseille et je réagis sur d.krauss.free.fr/editos/b... à la mise en place du Brevet Informatique et Internet (B2i) en lycée. Dans l'espoir qu'on puisse dépasser les niaiseries comme "c'est bien, c'est l'avenir !" pour enfin choisir en meilleure connaissance de cause ce qui est essentiel de ce qui l'est ... beaucoup moins.
Et bien d'abord merci pour cette première réflexion de Stéphane Vendé sur l'intérêt d'une approche artistique, du moins créative des Nouvelles Technologies.
Je me sens d'autant plus concernée qu'après des études d'Arts Plastiques puis multimedia (savoir-faire "professionnels"), la conception et l'enseignement dans des ateliers de création pour les jeunes , j'ai accepté d'enseigner pour l'Education nationale dans l'espoir de me rendre "utile". Apporter ma contribution, mon "savoir", mes compétences et mon expérience au service des élèves. Cela avec la rigueur que je me dois au besoin pour les connaissances, le jargon, les aspects informatiques. Mais surtout, étant artiste multimedia, développer l'esprit critique face à l'écran, faire accéder à la créativité par l'usage des outils (Photoshop- création de site web- photo numérique) et amener à une expérimentation-expression singulière, autant ludique que nécessaire pour nos jeunes. Je commence dans un établissement toujours pleine d'enthousiasme, quelques projets en tête ( que je ne développerais pas ici), qui retombe vite . Il y a toujours quelquechose qui bloque pour s'engager dans ce genre de projet (matériel-occupation des salles-panne réseau). Connaissant les aléas techniques, je ne suis pas sûre que cela la faute de Mister PC ou Mister Mac, mais d'une absence d'investissement dans ce type d'action; pourtant incitée fortement par les Académies.Autant dire qu'à mener seule ce travail qui demande un bon ficelage (30 élèves dans une salle informatique, 2 élèves par poste, faut s'organiser!), on a envie de se tourner vers d'autres secteurs où apporter ses compétences ; plus ouverts, prêts à dialoguer comme à mettre en oeuvre, avec ouverture d'esprit et dynamisme, youpla! j'en ai vraiment marre de ces conditions, un système qui a 50 ans de retard et a aussi peu le goût de l'aventure, la curiosité, et l'énergie créative! Comment espère-t-on l'apprendre aux jeunes à ces conditions? Voilà je dis juste mon sentiment d'isolement face à l'ignorance qu'une révolte; mais là si cette année je fais pas mes projets multimedia, tant pis pour tout le monde!
C'est ma conviction, mon investissement, dans ce va-et-vient permanent entre théorie et pratique, mais aussi beaucoup de pratique! Cela après des études d'arts plastiques et Nouvelles Technologies où mon professeur ne savait même pas envoyer un email! Je sais que rares sont les professeurs qui sont au point au niveau informatique, et qu'il y a toujours beaucoup de théorie là -dessus, alors qu'attends-t-on pour se lancer?
Et bien d'abord merci pour cette première réflexion de Stéphane Vendé sur l'intérêt d'une approche artistique, du moins créative des Nouvelles Technologies.
Je me sens d'autant plus concernée qu'après des études d'Arts Plastiques puis multimedia (savoir-faire "professionnels"), la conception et l'enseignement dans des ateliers de création pour les jeunes , j'ai accepté d'enseigner pour l'Education nationale dans l'espoir de me rendre "utile". Apporter ma contribution, mon "savoir", mes compétences et mon expérience au service des élèves. Cela avec la rigueur que je me dois au besoin pour les connaissances, le jargon, les aspects informatiques. Mais surtout, étant artiste multimedia, développer l'esprit critique face à l'écran, faire accéder à la créativité par l'usage des outils (Photoshop- création de site web- photo numérique) et amener à une expérimentation-expression singulière, autant ludique que nécessaire pour nos jeunes. Je commence dans un établissement toujours pleine d'enthousiasme, quelques projets en tête ( que je ne développerais pas ici), qui retombe vite . Il y a toujours quelquechose qui bloque pour s'engager dans ce genre de projet (matériel-occupation des salles-panne réseau). Connaissant les aléas techniques, je ne suis pas sûre que cela la faute de Mister PC ou Mister Mac, mais d'une absence d'investissement dans ce type d'action; pourtant incitée fortement par les Académies.Autant dire qu'à mener seule ce travail qui demande un bon ficelage (30 élèves dans une salle informatique, 2 élèves par poste, faut s'organiser!), on a envie de se tourner vers d'autres secteurs où apporter ses compétences ; plus ouverts, prêts à dialoguer comme à mettre en oeuvre, avec ouverture d'esprit et dynamisme, youpla! j'en ai vraiment marre de ces conditions, un système qui a 50 ans de retard et a aussi peu le goût de l'aventure, la curiosité, et l'énergie créative! Comment espère-t-on l'apprendre aux jeunes à ces conditions? Voilà je dis juste mon sentiment d'isolement face à l'ignorance qu'une révolte; mais là si cette année je fais pas mes projets multimedia, tant pis pour tout le monde!
J'ai lu avec intérêt ce qui est dit ci-dessus !
Entre la théorie et la pratique il y a un fossé typiquement français !
A-t-on un jour informé les collectivités locales des besoins en équipement des écoles ?
Que faut-il penser des directeurs qui, une année, demandent une salle informatique équipée, et qui l'année suivante demandent deux postes dans chaque classe ? le meilleur moyen pour que la collectivité se mette en standby... en attendant une demande claire !
Lorsque l'EN fera l'effort de former sérieusement ses personnels, les collectivités suivront plus facilement !
Excusez-moi pour ce mot d'humeur... ceux qui sont ici ne le mérite pas, ne sont sans doute pas concernés!
Cordialement,
Aimé Ehrhart
Pour agir dans le monde techno-scientifique et en même temps techno-naturel qui est le nôtre. Il nous faut interroger, questionner, provoquer, nous disputer, nous expliquer avec la technique en général pour lui faire dire ce qu’elle n’est pas en mesure de dire par elle-même mais que sans elle nous ne pouvons découvrir.
Comment faire ? Et à partir de quoi ? Avec quel moyen ? Et en vue de quoi ?
« L’essence de la technique, nous dit Heidegger, n’est rien de technique : c’est pourquoi la réflexion essentielle sur la technique et l’explication décisive avec elle doivent avoir lieu dans un domaine qui, d’une part, est apparenté à la technique et qui, d’autre part, n’en est pas moins foncièrement différent d’elle. L’art est un tel domaine. ».
Alors celui qui de manière exemplaire nous montre comment penser et agir avec et sur la technique c’est bien l’artiste et l’artiste contemporain en particulier.
Parce qu’il n’y a pas d’art sans technique mais que soumis à la technique l’artiste n’est qu’un technicien. L’artiste est bien celui qui n’a de cesse de s’expliquer avec elle. Il en fait même sa tâche, son affaire. Tout en l’utilisant, en la manipulant, sans jamais s’y soumettre, il veut lui faire dire et nous faire voir l’originalité, la particularité, la beauté même de son/notre existence qui n’est ni soumise au monde, ni hors du monde mais qui est bien au monde.
Il n'est pas comme l'imbécile qui quand on lui montre le ciel regarde le doigt tendu. Regardons ce que nous montre l'artiste. Permettons aux élèves d'y accéder et arrêtons de regarder avec eux le doigt des intérêts et des impératifs technicistes "modernes" qui n'est pas tendu vers le ciel mais bien vers eux-mêmes. Je me moque de savoir si mon élève est capable de reconnaître une durite. Je veux savoir comment il conduit et comment il se conduit avec son véhicule. Je me moque de savoir si mon élève est capable de reconnaître un RJ45 d'un cable S-video. Je veux savoir ce qu'il veut lui faire faire.
En ce sens je suis de ceux (et nous sommes nombreux) qui pensent que développer à l’école, au collège et au lycée les arts de la sensibilité dans cette perspective (art/tic-tique) donnerait beaucoup plus efficacement les moyens théoriques et pratiques aux nouveaux venus de penser et d’agir avec et sur la technique sans s'y soumettre et nous-mêmes avec eux.
L’indigence voire l’absence du nombre d’heures attribuées à ces enseignements dans notre système éducatif est la marque d’un impensé dont nous mesurons déjà les conséquences. Mais auquel nous devons nous risquer. Parce que « Là où croît le risque, croît aussi ce qui sauve ».